La devise américaine a montré une certaine hésitation en début de semaine, restant dans une fourchette basse après la réunion de la Réserve fédérale. Cependant, le dollar est prêt à se ressaisir et à atteindre de nouveaux sommets. Dans le même temps, la devise européenne cherche également à monter en flèche en profitant du ralentissement temporaire du dollar américain.
En début de semaine, le dollar a reculé par rapport à son pic de 12 semaines, alors que les acteurs du marché évaluaient la politique monétaire américaine après que Jerome Powell, le président de la Fed, ait évoqué la possibilité d'une hausse ultérieure des taux d'intérêt. Dans son discours tant attendu sur la politique économique américaine, le chef de la Fed a promis d'agir "prudemment, en fonction des données économiques disponibles". Jerome Powell a également souligné les progrès réalisés dans l'atténuation des pressions inflationnistes, tout en soulignant les risques liés à la "puissance économique croissante" des États-Unis.
Il est à noter qu'immédiatement après l'intervention du chef du régulateur le vendredi dernier, le 25 août, la devise américaine a fortement augmenté. Cependant, peu de temps après les déclarations de J. Powell, la paire EUR/USD se négociait à 1,0785, dépassant ainsi la zone basse. Dans le même temps, la devise européenne a légèrement baissé, mais a essayé de ne pas céder face au dollar américain. Le matin du lundi, 28 août, la paire EUR/USD a pu récupérer en se maintenant autour de 1,0817.
Selon les prévisions des économistes, dans un avenir proche, la paire de devises EUR/USD augmentera par rapport aux niveaux actuels et atteindra un niveau élevé de 1,0870 à 1,0900. Cependant, l'optimisme sera de courte durée : bientôt, la paire EUR/USD reviendra à la baisse et reculera vers de nouveaux creux locaux proches de 1,0740. Dans ce contexte, les "ours" du dollar auront du mal, car ce sera l'heure des "taureaux" du USD.
Cependant, la paire EUR/USD sera capable de rebondir à partir des nouveaux creux et survivra à une nouvelle vague de correction, ajoutent les analystes. En conséquence, la paire de devises montrera une croissance solide et se situera dans la fourchette de 1,1000 à 1,1040. Selon les prévisions préliminaires, un tel scénario est possible après une importante élimination des ordres stop pour les "taureaux" du dollar. Dans ce contexte, une véritable hausse de la monnaie américaine commencera, concluent les experts.
Selon les rapports de l'indice du dollar (USDX), il y a actuellement une augmentation des sentiments baissiers sur le dollar. La semaine dernière, les acteurs du marché ont activement augmenté les ventes et les achats de dollars américains. Cela a entraîné une légère réduction de la position nette sur la hausse du billet vert. Les analystes mettent en garde contre le renforcement de cette tendance qui pourrait entraîner une baisse de la devise américaine. Cependant, les traders ont activement augmenté leurs positions non seulement à la baisse, mais aussi à la hausse du dollar, car ils ne pouvaient pas déterminer la dynamique la plus proche de l'USD. Beaucoup d'entre eux comptent sur une poursuite de la hausse de la devise américaine, en ignorant son repli à court terme.
En revenant sur l'intervention de J. Powell lors du symposium annuel de Jackson Hole, il convient de souligner les thèses clés de son discours. En particulier, le président de la Réserve fédérale a souligné sa volonté de continuer à augmenter les taux d'intérêt si nécessaire. "Les taux doivent être maintenus à un niveau restrictif jusqu'à ce que l'inflation chute à 2%. La tâche de la Réserve fédérale est de ramener l'inflation à sa cible de 2%, et nous le ferons... Cependant, la Fed agira avec prudence lorsqu'il s'agira de décider d'une nouvelle hausse des taux ou de les maintenir au niveau actuel", a ajouté J. Powell.
D'après le chef du régulateur, l'inflation aux États-Unis reste trop élevée et le processus de réduction de celle-ci "n'est pas terminé, malgré des indicateurs économiques assez favorables". En plus de cela, le président de la Réserve fédérale a souligné le marché du travail surchauffé en Amérique et a souligné que cette situation était "une raison de plus pour resserrer davantage la politique monétaire".
La banque centrale américaine est prête à continuer à augmenter le taux d'intérêt clé, car la situation actuelle nécessite précisément cette décision. Selon les observations des analystes, l'augmentation du taux contribue au renforcement de la monnaie nationale. Dans ce contexte, les spécialistes prévoient une nouvelle hausse du dollar.
Le discours du président de la Réserve fédérale a été qualifié par les experts de "ferme" et "faucon". Auparavant, J. Powell avait souligné que la lutte contre l'inflation serait un "long chemin" pour la Fed, malgré l'amélioration des données économiques au cours des deux derniers mois. La forte croissance économique aux États-Unis et le déficit sur le marché du travail dans le pays favorisent une poursuite de la hausse des taux de la Fed.
Dans ce contexte, les acteurs du marché intègrent une probabilité de 60% de hausse des taux lors de la prochaine réunion de l'autorité régulatrice. Auparavant, cet indicateur était de 45%. Rappelons que la prochaine réunion du FOMC est prévue pour le 1er novembre 2023.
Cependant, la majorité des analystes (80,5%) s'attendent à ce que la Fed maintienne ses taux d'intérêt clés actuels de 5,25% à 5,5% annuellement lors de la réunion de septembre. Les autres experts (19,5%) anticipent une augmentation de 25 points de base, à 5,5% à 5,75%.
D'après Chris Weston, responsable du département de recherche chez Pepperstone, il est peu probable que la Fed augmente les taux le mois prochain, "mais novembre promet quelques surprises à ce sujet". Le dernier mois de l'automne pourrait être chargé en événements qui "influenceront les attentes du marché concernant les taux d'intérêt en fonction des données économiques actuelles". Dans ce contexte, les actions actuelles et futures de la réserve fédérale soutiennent considérablement le dollar, souligne C. Weston.
Dans la situation actuelle, la situation économique générale s'est quelque peu stabilisée. Les récents rapports solides en provenance des États-Unis ont atténué les craintes de récession, notent les analystes. Cependant, le taux d'inflation reste supérieur à l'objectif de la Fed, fixé à 2%, ce qui suscite l'inquiétude des investisseurs. De nombreux analystes estiment que dans la situation actuelle, les banques centrales maintiendront les taux d'intérêt à des niveaux élevés pendant une période plus longue.
Sur cette toile de fond, les économistes de Credit Suisse estiment que la récente hausse du dollar pourrait ralentir. La situation actuelle complique la croissance de la devise américaine, qui ne bénéficie pas de la différence de taux d'intérêt entre les principales banques centrales. "La tendance à la désinflation aux États-Unis devance les autres pays européens et le Royaume-Uni. Dans le même temps, les différentiels de taux d'intérêt qui soutiennent actuellement la devise américaine se réduiront", note Credit Suisse.
Cette semaine, les investisseurs ont mis l'accent sur les rapports sur l'emploi, l'inflation sous-jacente et les dépenses de consommation aux États-Unis. Comme la Réserve fédérale souligne l'importance de ces données, les acteurs du marché y prêteront une attention particulière. "Si les rapports économiques montrent un affaiblissement des tensions sur le marché du travail et une baisse de la pression des prix, la réglementation mettra fin au cycle de resserrement de la politique monétaire", affirme Rodrigo Catril, chef stratège des devises de la National Australia Bank. En revanche, si les résultats prévus s'avèrent éloignés de la réalité, cela donnera le coup d'envoi à une nouvelle phase de resserrement de la politique monétaire, résume l'expert.
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